Politique
Politique : Amadou Bâ pour mener BBY aux présidentielles de 2024
Fin du suspense. Le Premier ministre Amadou Bâ a été choisi samedi dernier, lors d’une réunion des leaders de Benno Bokk Yakaar (BBY) « unique candidat » de la coalition à l’élection présidentielle en 2024.
Fin du suspense. Le Premier ministre Amadou Bâ a été choisi samedi dernier, lors d’une réunion des leaders de Benno Bokk Yakaar (BBY) « unique candidat » de la coalition à l’élection présidentielle en 2024.
Amadou Ba est un technocrate de 62 ans ayant une certaine expérience politique. Chef du gouvernement depuis septembre 2022, il a été le ministère des Finances lors du premier quinquennat du président Macky Sall, puis ministre des affaires étrangères jusqu’en 2020.
Dans une déclaration lue par Moustapha Niasse, le chef de l’Etat, qualifie Amadou Bâ de « seul et unique candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar ».
Cette annonce met fin au long feuilleton sur l’identité du candidat de BBY en 2024.
Fact-Checking
[Vérification] – Pas de preuve que Bassirou Diomaye Faye a tourné « le dos à la Cédéao » et répondu « sèchement à Bola Tinubu lors de sa visite au Mali » (par Tama Média)
Cet article a été rédigé par Sagaïdou Bilal et publié par l’équipe de Tama Média
Le 30 mai 2024, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye était en visite au Mali et au Burkina Faso, deux pays membres fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES) et dirigés par des officiers militaires à la suite de coups d’État. Dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook et sa chaîne YouTube qu’il monétise, un activiste et musicien très suivi a prétendu que : le chef de l’État du Sénégal a été chargé par son homologue nigérian Bola Tinubu, non moins président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, de « rapprocher les pays de l’AES » et « la Cédéao ». Mais, selon l’influenceur, « Bassirou Diomaye Faye tourne le dos à la Cédéao et répond sèchement à Bola Tinubu lors de sa visite au Mali ».
Nous avons vérifié ces déclarations de l’activiste et musicien « État d’urgence ». Au contraire, Bassirou Diomaye Faye a formellement déclaré n’avoir été « mandaté par aucune instance, ni par la Cédéao ni par l’AES ». Dans ses prises de parole à Bamako et à Ouagadougou, le nouveau président du Sénégal défend l’existence de la Cédéao, même s’il estime que l’institution a besoin d’être réformée. Mais il ne défend pas un éclatement ou l’abandon de la Cédéao.
Pourquoi la déclaration de l’influenceur « État d’urgence » est fausse ? Lisez notre investigation.
La vidéo de dix minutes et quelques secondes est la cinquième publication faite le 30 mai 2024 par la page Facebook « État d’urgence », suivie par 125.000 followers et active depuis le 17 septembre 2020. Postée à 19h7mns (temps universel), la vidéo a été visionnée plus de 21.000 fois. Elle a généré également au moins 280 commentaires, 426 pages et plus de 1500 autres réactions. Après sa publication sur le réseau social Facebook, son auteur l’a diffusée le lendemain (31 mai) sur sa chaîne YouTube, du même nom, où elle a cumulé plus de 1.350 vues.
« (Sic), la PR du Sénégal Bassirou Diomaye Faye tourne le dos à la CEDEAO et répond sèchement à Bola Tinubu lors de sa visite au Mali. ça fait froid au dos », a-t-il écrit en légende sur les deux plateformes numériques susmentionnées, non sans faire du lapsus calami (fautes commises en écrivant). Dans la vidéo tournée face caméra, l’on aperçoit un homme au teint clair et habillé en chemise blanche, manche longue.
Il s’adresse en français à son audience : « C’est un président digne. C’est ce genre de personnes (dont) l’Afrique a besoin. Vous savez qu’aujourd’hui, 30 mai, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye est en visite (au) Mali, dans les pays de l’AES Sahel (sic). Incessamment (récemment ?), il (a) été (au) Nigeria dans (le cadre de) sa tournée de collaboration, de courtoisie, d’amitié dans les pays membres de toute l’Afrique de l’Ouest (sic), dans la sous-région. (Bola) Tinubu (…) l’avait (lire lui avait) confié une mission de rapprocher les pays de l’AES (et) la Cédéao. Il n’a pas parlé, ce monsieur est resté bouche bée, il n’a pas répondu. Il a fini sa visite. Et le titre (sic) de sa visite parle beaucoup (…). Chères dames et demoiselles, la réponse qu’il vient d’envoyer à la Cédéao et ses maîtres, non, c’est une réponse féroce. C’est une réponse digne d’un fils d’Afrique. Ça, c’est une réponse de Patrice Lumumba. Oui, voilà ce que les enfants d’Afrique sont en train de faire. »
Localisation de la page à Agadir, au Maroc
La page Facebook est localisée, selon la transparence dudit réseau social, dans la ville d’Agadir, à l’Ouest du Maroc. Elle est placée dans la catégorie « artiste ». Elle n’a pas encore connu de modification de nom selon la transparence de la page. Mais, en faisant un copier-coller du lien de la page, on peut lire dans l’url « urgence world ». (https://www.facebook.com/urgenceworld?mibextid=ZbWKwL).
Ce qui veut dire que la page a été initialement créée sous le nom « urgence world » avant de prendre celui d’« État d’urgence ». En regardant aussi certaines anciennes vidéos de la chaîne YouTube, diffusées il y a 3 ans, en 2021, il s’avère que le nommé « État D’urgence » est au départ un musicien produisant des chansons d’amour que nous avons également retrouvées sur d’autres plateformes de streaming musical, notamment le service de musique en ligne Spotify. Les clips vidéos ont été aussi partagés sur son compte X (ex-Twitter) : @durgence3_tat) où il est suivi par 2.144 abonnés contre 4.675 abonnements.
Ce compte X a cessé d’être alimenté depuis le 21 décembre 2021, trois mois environ après sa création (en septembre). À l’analyse de ses comptes sur ces différentes plateformes digitales, il ressort qu’il s’agit donc d’un artiste musicien comme mentionné sur sa page Facebook.
Mais le champ de ses activités a été visiblement élargi, créant ainsi des contenus sensationnels sur l’actualité africaine et internationale notamment la guerre russo-ukrainienne ainsi que la situation sociopolitique au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Donc, un créateur de contenus basés sur le sensationnel, avec une possible manne financière derrière comme l’indique la fonctionnalité « Étoiles » activée sur ses publications.
Meta, la maison mère de Facebook, explique : « Les Étoiles Facebook sont une fonctionnalité qui permet aux spectateurs et spectatrices d’indiquer qu’ils et elles apprécient votre contenu. Dans certains cas, les Étoiles peuvent être monétisées par des Creators éligibles. Les spectateurs et les spectatrices peuvent acheter des Étoiles et vous les envoyer sur vos reels, vos vidéos, vos diffusions en direct, vos publications photo et vos publications texte pour lesquels les Étoiles sont activées. Pour chaque Étoile reçue, Meta vous paie 0,01 USD (environ 5 franc CFA) si vous répondez aux critères d’éligibilité du programme et que vous avez configuré vos informations de paiement. Si vous ne répondez pas aux critères d’éligibilité du programme, vous pouvez cependant recevoir des Étoiles et des cadeaux de la part de vos fans. »
Ces explications sont contenues dans un blog consultable sur un site francophone du groupe, dirigé par le milliardaire américain Mark Zuckerberg, intitulé « Comment configurer les Étoiles Facebook sur ordinateur ». Mieux, le créateur de contenus lui-même invite sans cesse et subtilement sa communauté à réagir à ses publications, pour, dit-il, s’ « acquitter humblement de (leurs) droits de contribution (sic) à la réalisation de cette vidéo-conférence » et pour la « sécuriser », notamment en partageant et en commentant « au maximum » sous prétexte « qu’en famille, plus on est solidaire, plus nous allons plus loin, plus l’ennemi recule ». Car, justifie-t-il, « nous avons beaucoup d’ennemis » et « ça ne leur plaît pas » que « nous relayons ce genre d’informations ».
Les réactions et commentaires des internautes
« En tout cas, la fameuse Cédéao (est) dirigée par (le président français Emmanuel) Macron. L’AES ne retourne pas, parce que la Cédéao est très bien dirigée par Macron. Ceux qui se disent dirigeants de la Cédéao ne peuvent pas proposer ni décider sans accord de macroni, (alors que) l’Afrique a besoin de paix, (de) sécurité, (de) stabilité et (de) bonheur », a réagi ironiquement cet internaute malien « Matiéré Diarra ».
« Le Sénégal cherche à rejoindre l’AES et toi, Tinubu, tu veux que le président du Sénégal soit le médiateur entre l’AES et la Cédéao afin de les rapprocher. C’est peine perdue, monsieur le danseur et dormeur. Tu as reçu ta dose depuis le Mali. », a ajouté un autre identifié sous le nom d’utilisateur « Maïga Moussa Maïga », établi à Abidjan (Côte d’Ivoire) d’où il se revendique selon les renseignements de son compte.
« Non, le président sénégalais (a) réaffirmé son intention de voir la Cédéao améliorer son rôle dans la sous-région. Il faut bien vérifier tes informations avant d’en (parler). C’est une suggestion, frère. », a tenté de le contredire Thierry Beoby (Tity), un autre internaute localisé en Côte d’Ivoire.
Nos méthodes utilisées pour faire une vérification avancée
Pour vérifier l’exactitude des déclarations douteuses du compte « État d’urgence », nous avons effectué de nombreuses recherches avancées en sources ouvertes et consulté les canaux numériques des services en charge de la communication des présidences du Sénégal, du Mali et du Burkina.
« Avec son homologue le colonel (Assimi Goïta) @GoitaAssimi, président de la transition, ils ont passé en revue la coopération bilatérale entre les deux pays et discuté de questions d’intégration », a indiqué sur X (ex-Twitter) la présidence sénégalaise. Sur le même réseau social racheté par le milliardaire américain Elon Musk, le président de transition au Mali, le colonel Assimi Goïta a de son côté qualifié ces échanges d’« entretien très fructueux » avec son « frère » sénégalais « en visite d’amitié et de travail au Mali », le jeudi 30 mai 2024.
« Nous ne pouvons pas nous résigner à observer un outil d’intégration qui est formidable dans sa conception, dans les résultats qu’il nous a valu, et qui a été cité en exemple, se désintégrer sans rien faire », Bassirou Diomaye Faye
Sur sa page Facebook, la présidence malienne a publié une vidéo (9mns53s), le 31 mai, revenant sur les temps forts de la visite. Dans sa prise de parole, face aux journalistes, Bassirou Diomaye Faye a d’entrée expliqué les motifs de cette rencontre qui, dit-il, s’inscrivent dans le cadre de la continuité des relations historiques entre les deux pays, qui formaient la Fédération du Mali avant son éclatement en 1960.
« Le Sénégal partage avec le Mali une histoire unique, qui part d’avant les indépendances jusqu’à la Fédération du Mali. Je suis venu dans le cadre de la continuité de ces relations, que nous voulons renforcer sur les plans diplomatique, commercial (et) de la concertation pour la prise en charge de tous les défis que nous partageons en commun, à savoir : le terrorisme, la lutte contre le trafic illicite notamment la traite d’êtres humains, le trafic de drogue, mais aussi la lutte contre la criminalité transfrontalière, de façon générale », a-t-il déclaré aux côtés du colonel Assimi Goïta, son hôte. « Nous avons d’autres défis, que nous devons relever ensemble, (tels que) les défis écologiques au niveau de la Falémé », a poursuivi le cinquième chef de l’État du Sénégal.
La Falémé, d’après un article du Center Investigative for Collaborative Journalism (CICJ), publié le 6 octobre 2020, « arrose 12 communes de Guinée, du Mali et du Sénégal et (c’est la) principale réserve d’eau pour les populations du Sénégal oriental et leur bétail (mais elle) est mise en péril par l’orpaillage ».
L’Inspecteur sénégalais des Impôts et des Domaines, nouvellement élu à la magistrature suprême avec un score de 54,28 %, poursuit : « Ceux qui ont suivi mes déplacements dans les différents pays de la Cédéao m’ont entendu prêcher cette bonne parole. Je me suis évertué à en échanger longuement avec le colonel (Assimi Goïta). De mon point de vue, nous pensons que nous devons continuer à travailler avec toutes les parties prenantes, ne pas se décourager de trouver des issues heureuses qui nous permettent de renforcer l’intégration, soit en passant par la coopération bilatérale, (soit) en essayant de corriger les imperfections que nous avons notées dans la coopération multilatérale – notamment dans les instances sous-régionales et régionales, qui nous ont valu cette situation regrettable que nous vivons. Mais nous ne pouvons pas nous résigner à observer un outil d’intégration qui est formidable dans sa conception, dans les résultats qu’il nous a valu, et qui a été cité en exemple, se désintégrer sans rien faire. »
Reconnaissant qu’« il y a eu beaucoup de péripéties », il estime que : « c’est justement parce que nous comprenons cela que nous devons pouvoir bâtir sur ces socles-là et repartir sur des bases nouvelles de coopération et d’intégration, quelle que soit l’échelle qui nous permet déjà de tirer les enseignements de ce que nous sommes en train de vivre, mais aussi de travailler à ne plus avoir à adresser ces nombreuses problématiques que ce soit pour les générations actuelles que pour les générations futures. »
Bassirou Diomaye Faye a-t-il été mandaté par la Cédéao ?
Interrogé en voix off, dans la vidéo de la présidence malienne, par la journaliste Sira Bathily de la télévision nationale malienne (ORTM1), sur ce qu’il pense de l’AES et s’il plaide « la cause de la Cédéao auprès du Mali », Bassirou Diakhar Diomaye Faye précise : « J’ai déjà plaidé la cause de l’intégration africaine de façon générale. Elle part de l’existant à savoir la Cédéao qui est aujourd’hui certainement très mal malmenée. Mais nous ne devons pas nous résigner et dire que nous ne pouvons plus rien faire. Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres, et les comprendre : à partir du niveau de compréhension et des écarts des positions, voir ce qu’il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant.»
Autre question : a-t-il été mandaté comme le prétend la publication objet de ce fact-checking ? « Je rectifierai toujours pour dire que je ne suis pas du tout médiateur de la Cédéao. Je ne suis mandaté par aucune instance de la Cédéao. Je n’ai jamais siégé à aucune réunion de la Cédéao. J’ai été récemment élu. Je suis dans un parcours de prise de contact, plutôt de salutation et de remerciement. Comme vous le savez, le colonel (Assimi) Goïta a envoyé une délégation (conduite par le président du Conseil national de transition, le colonel Malick Diaw, NDLR) lors de ma prestation de serment. C’est juste dans le cadre de ces périples de remerciement, de prise de contact, de renforcement de la coopération bilatérale entre le Sénégal et les pays que je visite, que j’adresse aussi la question des relations multilatérales avec tous les pays puisque nous mettons l’intégration africaine comme un point important de notre mandat. », rectifie-t-il.
Pour rappel, dans son discours d’investiture, il a réaffirmé « l’engagement du Sénégal à renforcer les efforts déployés pour la paix, la sécurité, la stabilité et l’intégration africaine ». Et cela, avec ses « pairs africains ». S’adressant « aux pays amis et partenaires », il a également réitéré « l’engagement et l’ouverture du Sénégal à des échanges respectueux de notre souveraineté, conformes aux aspirations de notre peuple dans un partenariat mutuellement gagnant ».
« J’en profite pour en discuter avec les pays visités mais je ne suis mandaté par aucune instance, ni par la Cédéao ni par l’AES d’ailleurs. Nous avons un héritage des pères fondateurs qui ont eu une vision qui a été très certainement secouée, qui a été mise à rude épreuve, mais que nous avons aussi la responsabilité de transmettre intacte ou en meilleur état », rappelle-t-il dans sa prise de parole à Koulouba, le palais présidentiel du Mali. Saluant au passage « la posture de bravoure et de dignité du peuple malien qui, face aux difficultés qui ont été notées sur le plan sécuritaire et par rapport aux sanctions qui ont été infligées, a tenu à garder une ligne directrice qu’il a essayée de faire partager pour qu’elle soit comprise et qui a su se relever ».
Le Sénégal rejoindra-t-il l’Alliance des États du Sahel ?
La journaliste de la télévision nationale malienne a également posé une question sur l’éventualité pour le Sénégal d’adhérer à l’Alliance des États du Sahel, en ces termes : « Est-ce possible de voir le Sénégal dans l’AES ? »
Et Bassirou Diomaye Faye de répondre clairement que ce n’est pas à l’ordre du jour : « Le Sénégal n’est pas à l’étude de rejoindre un ensemble quel qu’il soit. Ce que nous sommes en train de renforcer, c’est qu’avec le Mali, par exemple, nous avons une frontière commune, une histoire commune avec la Fédération du Mali (…) et surtout des enjeux à adresser ensemble sur le plan sécuritaire, mais surtout une coopération sur le plan des échanges à renforcer. Nous avons aussi une solidarité, une fraternité à exprimer au peuple malien et aux leaders du gouvernement malien pour leur dire que nous sommes à leurs côtés par rapport à la phase difficile qu’ils sont en train de traverser. » Pour terminer, « j’ai été beaucoup agréablement surpris par rapport aux positions maliennes sur le plan de renforcement de ces coopérations bilatérales ».
La conclusion des Vérificateurs de Tama Média
Depuis sa prestation de serment de président de la République, le 02 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye multiplie les déplacements à l’intérieur (Touba, Tivaouane, Thiès-M’bour – site de M’bour 4, Popenguine, Tambacounda, Cap-Skiring, Bignona, arrêt à Ziguinchor lors de son retour de Bignona, etc.); et à l’extérieur dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et multilatérales de son pays.
Au moment de la rédaction de cet article, nous avons comptabilisé une dizaine de ses sorties officielles hors du pays : Mauritanie (18 avril 2024), Gambie (20 avril 2024 pour une visite d’amitié et de travail puis pour participer au quinzième Sommet de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI) tenu à Banjul les 4 et 5 mai 2024), Guinée-Bissau (30 avril), Côte d’Ivoire (7 mai 2024), Nigeria et Ghana (16 et 17 mai 2024), Cap-Vert et République de Guinée (24 et 25 mai 2024), Mali et Burkina Faso (30 mai 2024).
Outre ces déplacements, le nouveau président sénégalais a reçu, entre autres, en hôte le président du Conseil européen Charles Michel (fin avril), le ministre malaisien des Affaires étrangères Dato’ Seri Utama Haji Mohamad bin Haji Hasan (6 mai), le président rwandais Paul Kagamé qui a effectué un séjour de 48h à Dakar (11 et 12 mai) et le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf (23 mai).
L’activiste « État d’urgence » a affirmé que, lors de sa visite à Abuja, au Nigeria, le président Bola Tinubu a « confié » à son homologue sénégalais « une mission de rapprocher les pays de l’AES » et « la Cédéao », mais ce dernier ne lui « a pas répondu ». « Lors de leurs entretiens, les deux Chefs d’État ont passé en revue la coopération entre les deux pays et ont également échangé sur la situation dans la sous-région ouest-africaine », a indiqué la présidence sénégalaise sur ses réseaux sociaux sans donner plus de détails.
Pour en savoir plus, nous avons consulté le compte X (ex-Twitter) de Bola Tinubu. « Hier (16 mai 2024), j’ai accueilli le président sénégalais Bassirou Faye au palais présidentiel et l’ai félicité pour sa récente investiture, qui a encore renforcé la démocratie constitutionnelle dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Ensemble, nous avons réaffirmé notre engagement commun à façonner une Afrique de l’Ouest résiliente, démocratique, économiquement forte et libérée de la terreur – une Afrique où nos efforts collectifs renforcent la dignité et la sécurité de tous les habitants de l’Afrique de l’Ouest. », a partagé en anglais le chef de l’État nigérian élu le 29 mai 2023. « Nous ne permettrons pas qu’il y ait coup d’État sur coup d’État », avait-il déclaré après son arrivée au pouvoir, le 9 juillet 2023 lors de son premier sommet de Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Bien que Bassirou Diomaye Faye se montre fondamentalement attaché à l’intégration africaine et sous-régionale, il s’est formellement défendu à Bamako d’avoir été « mandaté par aucune instance, ni par la Cédéao ni par l’AES ». Dans ses prises de parole à l’occasion de ses visites au Mali et au Burkina Faso, le 30 mai 2024, il a défendu l’existence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest tout en reconnaissant que c’est une institution communautaire qui a besoin d’être réformée.
Donc, on peut conclure que l’activiste et musicien « État d’urgence », qui monétise ses plateformes digitales comme l’indique la fonctionnalité Étoiles de Facebook sur ses publications, a tout faux dans ses propos. Les recherches avancées réalisées pour éventuellement déterminer avec certitude sa nationalité et son nom à l’état civil, notamment sur les moteurs de recherche Google et Bing à partir de celui d’artiste devenu activiste et des titres de ses chansons comme mots-clés, n’ont pas été concluantes.
La Rédaction de Tama média
Cette production a été réalisée avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre du projet « Jumelage entre initiatives francophones de lutte contre la désinformation ».