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[Vérification] – Non, le journaliste Alain Foka n’a pas perdu sa nationalité française
Sur les réseaux sociaux, plusieurs utilisateurs (1,2,3,4) ont publié la nouvelle selon laquelle Alain Foka, journaliste d’origine camerounaise, aurait été déchu de sa nationalité française. Mais c’est faux. Le journaliste a lui-même démenti cette nouvelle sur son compte X.
Qui est Alain Foka?
Alain Foka est un journaliste camerounais. Il est surtout connu comme l’animateur vedette des émissions Archives d’Afrique, Le débat africain et Medias d’Afrique sur les ondes de Radio France internationale (RFI). Le 17 octobre 2023, Foka annonce sur sa chaîne YouTube son départ de RFI pour se lancer à son compte à travers ses plateformes digitales officielles. En plus de la nationalité de son pays d’origine, Alain Foka dispose de la nationalité française, comme nous pouvons le lire dans son portrait réalisé par le média panafricain Jeune Afrique et intitulé : « Alain Foka : Empereur en son royaume ».
Origine de la fausse nouvelle
En réalité, l’histoire sur la perte de la nationalité française de Foka provient d’une publication faite le 11 juillet 2024 sur Facebook par Remy Ngono, un animateur camerounais basé en France. Dans son post, Ngono a écrit : « Semi Keba perd la nationalité française : Alain Foka, Claudy Siar et d’autres panafricanistes au viseur (sic) ». Celui-ci intervient après l’annonce de la déchéance de la nationalité française de l’activiste béninois Kemi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert CAPO CHICHI. « Par décret en date du 8 juillet 2024, sur l’avis conforme du Conseil d’Etat, est déclaré avoir perdu la nationalité française : M. Stellio Gilles Robert CAPO CHICHI », est-il rapporté sur site du Journal officiel de la France consulté par Setanal Média.
Démenti de Foka
Sur son compte X, anciennement Twitter, Foka a publié un montage vidéo regroupant certaines des publications annonçant la perte de sa nationalité française, les accompagnant de l’estampille « Fake » qui veut dire faux en français.
En outre, sur sa publication, Remy Ngono n’a pas affirmé qu’Alain Foka a perdu sa nationalité française, mais qu’il était « au viseur », c’est-à-dire surveillé par les autorités françaises, ce que nous ne pouvons pas vérifier cependant.
Déchéance de la nationalité française : comment ça se passe ?
En France, la nationalité s’obtient de deux manières : par la déclaration de nationalité française et par la naturalisation. La première concerne les personnes mariées ou qui ont un lien de parenté avec un(e) français(e) et la deuxième s’applique à ceux qui veulent acquérir la citoyenneté française. « La naturalisation est soumise à plusieurs conditions, en particulier de durée de résidence en France », lit-on sur le site officiel de l’administration française Service-Public.fr.
Selon la même source, la déchéance de nationalité française peut être décrété notamment dans les cas où la personne a été « condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » ou si la personne a « accompli des actes au profit d’un État étranger, incompatibles avec le fait d’être Français(e) », entre autres motifs.
Cette perte de la nationalité s’opère selon deux conditions :
La personne a acquis la nationalité française par naturalisation ou par déclaration de mariage;
la personne dispose d’une autre nationalité, car il n’est pas possible pour l’administration française de rendre une personne apatride, sans nationalité.
Conclusion
La nouvelle selon laquelle Alain Foka, journaliste d’origine camerounaise, aurait été déchu de sa nationalité française est fausse.
La rédaction de Sétanal Media
Cette production a été réalisée avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre du projet « Jumelage entre initiatives francophones de lutte contre la désinformation ».
Fact-Checking
Note d’analyse de septembre 2024 sur la désinformation : tendances sur les réseaux sociaux en Afrique de l’Ouest francophone
« Cette quatrième note sur les tendances de la désinformation met en lumière les principaux narratifs observés au Mali et au Sénégal au cours du mois de septembre 2024, dans le cadre d’une collaboration entre trois médias.
En septembre, le Mali a été marqué par plusieurs événements dramatiques, dont les attaques terroristes survenues à Bamako le 17 septembre, à quelques jours des célébrations de l’indépendance. Ces actes ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, déclenchant un flux massif de publications, souvent marquées par des propos stigmatisants et des
accusations entre communautés. Les messages de désinformation ont rapidement circulé, amplifiant les tensions et favorisant la propagation de rumeurs autour des auteurs et des motivations de ces attaques.
Au Sénégal, l’actualité de septembre a également été dominée par des polémiques politiques et sociales, notamment autour des élections législatives prévues en novembre prochain. La campagne, les sorties des candidats majeurs, alimentent des débats en ligne. Les discours sur les réseaux sociaux oscillaient entre solidarité et critique virulente des acteurs politiques. »
A lire dans le rapport complet ci-dessous réalisé par Tama Média, La voix de Mopti et Sétanal Média, avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dans le cadre du projet « Jumelage entre initiatives francophones de lutte contre la désinformation ».